Fils de Macé Binet et de Jeanne Briçonnet [Renumar, 16 novembre 1507], Jean Binet se retrouva intégré aux plus influentes familles tourangelles de son temps. Par sa mère, il était allié à la famille Briçonnet et à la famille de Beaune. Ses grand-père et grand-mère maternelles étaient, en effet, Jean Briçonnet le jeune et Catherine de Beaune, sœur de Jacques de Beaune. Sa carrière bénéficia sûrement de ses connexions.

Trésorier des ducs d’Alençon dès 1513 et jusqu’en 1521, il acquiert ensuite l’office de maître d’hôtel de la duchesse d’Alençon qu’il occupe entre 1521 et 1522. L’année suivante, il apparaît contrôleur général des finances de Guyenne. En 1527, il est à la tête de l’office de maître d’hôtel des roi et reine de Navarre, puis, en 1548, il devint maître d’hôtel de leur fille Jeanne d’Albret [Delooz, 1994, p. 263].

Maire de Tours en 1524-1525 Jen Binet s'investit irrégulièrement dans la gestion de la ville, en raison de ses différentes charges auprès de la cour de Navarre. Il apparaît un des élus-commis à la mairie de Tours en  en 1519[Auroy, p. 52]. En 1524 il fait partie de la liste des principaux officiers royaux de Tours qui doivent contribuer pour l'impôt royal. Il s'investit entre temps dans les différentes commissions qui marquent la l'établissement du Sanitas à la Riche [Auroy, p. 106].

Jean possédait un hôtel particulier situé au n°10 de l’actuelle rue Paul-Louis Courrier (ancienne rue des Carmes), ou l'abbé Bosseboeuf, au XIXe siècle, pu y déchiffre le monogramme ET IRE UGRAM, anagramme de Marguerite, peut-être en l'honneur de Margurite d'Angoulême, soeur de Francois Ier dont il fut le maitre d'hôtel. Le trésorier détenait également un ensemble de quatre corps de maison, rue de la Scellerie à Tours, en face des Cordeliers, qu’il mit en location. Avant 1526, la maison était louée par un orfèvre, Parsquier Bridou [Renumar, 9 mars 1526]. Lui succéda le marchand libraire André Triollet puis l’imprimeur et libraire Mathieu Chairsalle à partir de 1530 [Renumar, 2 juin 1530]. D'autres possessions sont mentionnées rues Maufumier et des Carmes qui sont concédées à François Fortia, marchand de Tours, après 1554 [Renumar, 21 octobre 1554].

Seigneur de Valmer (Chançay), de Vaux, de Vaumorin (Chançay), de la Pichardière et de Montifray, Jean II Binet récupère certainement la seigneurie d'Andigny après la mort de son fils sans descendant. Lui ou son frère (homonyme) possède également des biens à Biens à La Berche (Luynes), L'île Barbe (Limeray) en 1523 et aux Tourelles en 1535[Carré de B.]. C'est certainement lui qui fait reconstruire le chateau de Valmer vers 1520 puisqu'il y aménage et fonde une chapelle troglodytique, dédiée à saint Roch, consacrée en 1529 par Jacques Hurault évêque d'Autun. Il fit construire de façon parallèle une chapelle troglodite à Andigny, avec la même dédicace.

Le partage de ses biens en 1553 fait apparaitre ses héritiers [Renumar, 21 janvier 1553]. Jacques, l'ainé, auquel semble être revenue la seigneurie d'Andigny [Carré de B., t.I], est décédé à cette date. Il a été marié en 1528 Catherine de Fromont [Delooz, 1994, p. 263]. A la mort de Jean II survivent cinq enfants issus de son mariage avec Anne Delalande (contrat de mariage du 16 novembre 1507 [Renumar]) petite fille de l'apothicaire du seigneur de Bourbon : Catherine, Marguerite, Anne, Madeleine et Jean IV, mineur à cette date. Il n'aura aucun enfant de son second mariage avec Isabeau de Fromont, encore vivante en 1553 [Delooz, 1994].

D. Rivaud