Originaire de Bourges, Claude de l’Aubespine est issu d’une famille de marchands et d’hommes de loi. Il commence en tant que commis de Guillaume Bochetel, secrétaire des finances, dont il épouse la fille Jeanne en 1543. Notaire et secrétaire du roi, il devait recevoir la charge de son beau-père à la mort de ce dernier mais le décès de Jean Breton lui permet de récupérer l’office de secrétaire des finances dès 1543 [Jouanna, 2001, p. 900-901]. En 1552, il quitte les finances pour la diplomatie et devient secrétaire d’État. Lui sont confiées les relations avec la Champagne, la Bourgogne, la Bresse, la Savoie, l’Allemagne et la Suisse et participe à de nombreuses négociations diplomatiques. Il est en particulier un des principaux rédacteurs du traité du Cateau-Cambrésis qui met fin à une dizaine d’années de guerre entre la France, l’Espagne et l’Empire [Jouanna, 2001, p. 901]. Il entretient aussi des liens étroits avec un milieu très cultivé et est proche des cercles littéraires du milieu du XVIe siècle, en particulier de la Pléiade. Richement possessionné en Berry et à Bourges en particulier (il achète l’hôtel Jacques Coeur) [Fontvieille, 2020, p. 595], il s’établit par la suite à Tours où il est maire en 1557-1558, date à laquelle il possède aussi le greffe de la prévôté [Fontvieille, 2020, p. 522]. Il est encore échevin en 1562. Par l’intermédiaire de sa seconde femme Catherine d’Alizon, il reçoit plusieurs propriétés à Tours. L’une d’entre elles est située paroisse Saint-Saturnin entourant la parcelle de Jean Prunier à l’angle des Traversaine (actuelle rue Nationale) et de la Scellerie [Renumar, 27 novembre 1565] à la mort de Philibert Babou, surintendant des finances de François Ier, il rachète l’important hôtel de ce dernier situé place Foire-le-Roi (Sources ? – RD). Il acquiert également de nombreuses seigneuries en Touraine (Couzière, Montgoger). En 1562, il fait partie des suspects de protestantisme dans la liste rédigée par des catholiques réunis à cet effet dans l’église Notre-Dame-de-l’Écrignole à la demande du roi [AM Tours, EE4]. Intègre et éloigné des factions qui s’expriment pendant les premières guerres de religion, Claude de l’Aubépine est resté dans les sphères du pouvoir jusqu’à sa mort et est proche de Catherine de Médicis dont il était le conseiller et le confident [Jouanna, 2001, p. 900].

David Rivaud